Le 2 juin au soir, nous sommes de retour dans la cité inca de Cuzco. L'aventure du Machu Picchu a laissé quelques cernes sous les yeux et de bonnes courbatures dans le dos et les mollets. Nous avons tout le temps de nous reposer le lendemain : c'est une journée de bus qui nous attend pour rallier Puno, notre point de départ. Nous allons retrouver notre Combistador.
C'est donc le 4 juin au matin que nous remontons à l'avant de notre ami d'acier. Nous sommes désolés pour lui, à peine démarré, Combistador a déjà du pain sur la planche : ça grimpe sec pour sortir de Puno. Et ce n'est que le début d'une journée épuisante entre virages serrés et cols à plus de 4 000 mètres d'altitude. Nous avons 300 kilomètres à parcourir, des canyons à contourner et des déserts de pierre (qu'on appelle aussi "regs" en français) à traverser. Nous sommes parfois récompensés par des paysages magiques qui se dévoilent au détour d'un virage.
Le soleil nous accompagne dans les montagnes péruviennes. L'air est frais mais les rayons cognent sur la tête. Dans l'après-midi, nous sommes récompensés : las Lagunillas (petites lagunes) s'offrent à nous pour une pause café.
L'occasion aussi de tester vos connaissances ! Cela fait déjà une semaine que nous sommes arrivés au Pérou et nous n'avons pas encore fait le point sur les caractéristiques de ce nouveau pays, le septième de l'aventure Périples en Numérique. A près de 4 500 mètres d'altitude, voilà une vidéo faite pour vous :
Vite, il ne faut pas tarder car nous voulons arriver à Arequipa avant la nuit. Nous sommes en fin d'après-midi et il reste encore plusieurs heures de route. Des volcans se dressent à l'horizon. Certains se réveillent en toussant de la fumée blanche. A moins que ce ne soit un nuage étonnamment rapide ? Le doute ne sera jamais levé.
Aux abords de Yura, une usine géante se met sur notre chemin. Un mastodonte d'acier encaissé dans une cuvette naturelle.
Sur la route, des camions remplis de pétrole nous doublent sans hésitation pour décharger au plus vite. Les montagnes se succèdent et le moteur gronde dans chaque montée.
Au soleil couchant, nous apercevons enfin notre halte pour la nuit. La grande et belle Arequipa. Enfin... belle... pour le moment, pas vraiment ! L'entrée de ville est interminable. Les faubourgs englués dans un épais brouillard. Les sommets alentours disparaissent derrière la pollution. Nous claquons la portière. La nuit est tombée.
Arequipa est située à 2 300 mètres d'altitude, aux pieds des volcans Misti et Chachani. Sur la carte, nous sommes au sud de Cuzco, à l'ouest du lac Titicaca et à quelques dizaines de kilomètres de l'Océan Pacifique. On lui donne le nom de cité blanche : la grande majorité de ses bâtiments sont construits à partir de pierre volcanique appelée ignimbrite ou sillar.
L'influence espagnole est partout : à chaque coin de rue, on aperçoit une maison coloniale, un balcon en fer forgé, patio recouvert de végétation, une bibliothèque de bois vernis ou encore une petite église de pierre blanche.
Le soir, la ville s'anime autour des restaurants, des cafés et des centres culturels.
Au cœur de la ville, la Cathédrale Notre-Dame d'Arequipa est majestueuse. Mesurant près de 110 mètres, elle occupe toute la longueur de la place des armes. L'édifice a été érigé en 1656 mais un incendie (1844) et un séisme (1868) ont tout détruit. Les Péruviens l'ont, à chaque fois, remise debout. En 2001, un nouveau tremblement de terre a renversé l'une des principales tours. Elle a, une nouvelle fois, été reconstruite dans la foulée.
Il y a un autre bâtiment d'importance à Arequipa : il s'agit du couvent de Santa Catalina, le plus grand couvent du monde. Il mesure près de 20 000 m² ! L'équivalent de trois terrains de foot ! L'occasion de s'y balader le lendemain et de se rafraîchir sous les arcades ombragées.
L'occasion aussi pour Lulu de faire l'idiot ;)
Dans le centre-ville, c'est l'agitation. Mais il suffit de pousser une porte cachée ou de se réfugier sur les pavés d'une place reculée pour renouer avec le calme. Les étudiants et les personnes âgées se côtoient sur les bancs.
La journée est ensoleillée. Ce sera notre dernière au Pérou. Coup de chance, la pollution nous permet d'apprécier un franc ciel bleu. Les volcans blancs nous regardent. Demain, nous quittons la belle Arequipa et ses 1,3 millions d'habitants. Voici un diaporama de notre visite dans cette magnifique ville du sud péruvien (cliquez sur la flèche noire sur le mur de droite pour faire défiler les photos) :
Le 5 juin, c'est reparti. Une fois passées les derniers contreforts montagneux d'Arequipa, nous descendons, cette fois, dans le désert de sable (qu'on appelle également "erg" en français).
Le territoire est une énorme zone militaire. Il n'est pas autorisé de passer par les chemins de traverse. Certains grillages de plusieurs mètres de hauteur ou tout simplement un panneau jaune vif nous le rappelle de temps en temps.
A quelques exceptions près (quand il faut contourner des monticules de pierres), la route est droite.
L'horizon, lui, est toujours le même : une ligne d'asphalte gris au milieu des collines de poussière ocre. La preuve avec cette petite vidéo :
Dérive de l'ultra consommation et du grand n'importe quoi des grosses entreprises, nous apercevons des publicités géantes dessinées dans la roche, à flanc de montagne. Exemple avec Claro, l'opérateur téléphonique bien connu en Amérique du Sud :
Le soir, nous faisons étape à Moquegua après 230 km de route. La ville est poussiéreuse. Nous n'y ferons qu'un court passage. A travers cols ensablés et zones protégées par l'armée ("el ejercito" en espagnol), la journée a été éprouvante pour Combistador. Demain, 6 juin, nous avons encore plus de 200 km à parcourir dans le désert, avant d'atteindre notre dernier poste-frontière de l'aventure. Celui du Chili. Vous l'avez compris, l'heure des retrouvailles a sonné !
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