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Étape n°43 : de Puno à Cuzco, à nous le Pérou !

Dernière mise à jour : 10 sept. 2019

Jeudi 30 mai, nous arpentons nos derniers mètres boliviens. Après une ultime nuit de repos à Copacabana, sur les rives du lac Titicaca, Combistador reprend du service. Nous devons longer les rives du lac jusqu'au poste-frontière : moins de dix kilomètres nous séparent du... Pérou !



A la barrière (qui est, en réalité, une simple corde attachée à des bouts de bois à chaque extrémité de la route), un homme trapu nous arrête et pose les questions habituelles de sortie de territoire. Il inspecte le véhicule et nous laisse passer avec un grand sourire. Ce ne sera pas la même histoire au poste-frontière suivant : celui qui officialise l'arrivée au Pérou.

A la seconde barrière, quelques centaines de mètres plus loin, nous devons descendre du combi pour rejoindre une petite cabane douanière. On attend dix minutes sur une chaise, le temps qu'un officier retrouve son poste. Il nous demande tous nos papiers. L'assurance lui pose un souci. Apparemment, elle n'est pas valide pour entrer au Pérou. Pourtant, nous avons fait le nécessaire quelques mois plus tôt en achetant une assurance internationale. Non, cela ne passe pas : « Votre assurance ne vaut que pour l'Argentine », nous assure le policier péruvien, engoncé dans sa chemise blanche. « Mais non, on vous assure, on a visité six pays avant le vôtre sans aucun souci aux frontières. Vous pouvez appeler l'agence où on l'a achetée pour avoir la preuve. » Le petit au regard agacé nous rétorque qu'il ne peut pas appeler depuis son bureau, que de toute manière, il ne le fera pas, car cela ne servira à rien, et qu'il n'a vraiment pas envie de le faire pour nous. On doit se débrouiller seuls.


En colère et fatigués, nous tentons de le raisonner. En vain. L'air méprisant, le bonhomme ne veut rien savoir. Il fait semblant de ne pas comprendre ce qu'on lui raconte et n'en démord pas : « Vous devez acheter une assurance au prochain village et revenir ici. Bien sûr, vous partirez sans votre van. Dans ces conditions, le véhicule n'est pas autorisé à passer la frontière ». Mince, on va devoir marcher trois kilomètres en plein soleil jusqu'à Yunguyo pour dénicher une assurance dans un village inconnu. « Il y a des bus juste-là, » nous dit le douanier en désignant les colectivos garés sur le bas-côté. Merci mais on devra faire sans, car nous n'avons pas un sol sur nous (la monnaie péruvienne). Ce sera donc à la force des mollets ! Notre première aventure péruvienne n'est franchement pas la plus agréable. Nous laissons Combistador au milieu de la route, de l'autre côté de la frontière et nous entamons la marche. La route est droite, poussiéreuse, empruntée par des tuk-tuks surchargés.


On tente notre chance : une mototaxi accepte de nous emmener sur la place principale pour retirer des sous avant de payer la course. Il consent même à nous trouver une agence avant de nous ramener à la frontière. C'était sans compter la mauvaise foi des vendeurs d'assurance. Nous tournons en rond pendant une demi-heure pour trouver enfin un commerçant qui accepte d'assurer un étranger. Et le document vaut son pesant de soles ! Retour à la case départ pour voir notre ami douanier, papier d'assurance dans la poche. Il nous fait attendre une nouvelle fois plus de 20 minutes avant de nous recevoir et de tamponner notre passeport, un rire agacé dans le coin de la bouche. Nous quittons les lieux sans prendre la peine de lui dire au revoir (il ne manquerait plus que ça). Nous déguerpissons avant que les alarmes ne se mettent à sonner : un policier nous a prévenu qu'une fausse alerte au séisme est prévue dans quelques instants. Il faut vite partir avant que les autorités bloquent les routes. A dix minutes près, nous nous échappons du village pour retrouver la jolie route, celle qui longe le lac Titicaca. Première étape ? La grande cité de Puno !

Pour y arriver, nous traversons des champs de quinoa et de maïs. Ils s'étendent jusqu'à la rive.


Dans l'eau, nous apercevons des dizaines de parcs à huîtres disséminés autour de quelques barques. De l'autre côté du lac, vers l'Est : les monts boliviens nous regardent une dernière fois. Quelques fermières emmènent brouter leurs vaches. Les déchets, eux, sont toujours au bord de la route. Le Pérou n'échappe donc pas au fléau des détritus abandonnés dans la nature.



En fin d'après-midi, nous débarquons à Puno : 100 000 habitants et l'un des plus grands ports du lac Titicaca. Située à 3 800 mètres d'altitude, la cité a été fondée en 1666 par le vice-roi du Pérou. Elle est connue pour son imposante « Catedral Basílica San Carlos Borromeo » construite au 18ème siècle dans un style baroque andin. En s'approchant de près, on remarque une façade ainsi qu'une porte richement décorée et sculptée dans les moindres détails. La cathédrale est située sur la plaza de Armas, non loin de la grande rue piétonne toujours très animée. Voici un diaporama de notre première visite à Puno en cliquant sur la flèche noire à droite dans le ciel :



Nous avons envie de prendre un peu de hauteur pour le coucher du soleil et nous partons en direction du Cerrito Huajsapata (promontoire signifiant « témoins de mes amours »). Il faut encore solliciter les mollets car les rues grimpent très sérieusement. La vue est imparable sur la ville et le lac. Au sommet, on ne peut pas rater l'imposante statue blanche de Manco Cápac, le tout premier empereur, le fondateur légendaire de la dynastie inca ! A gauche ou à droite, on vous laisse deviner où se cache la divinité sur la photo ci-dessous ;)



Avant d'aller se coucher, Charlotte et moi redescendons en direction du port pour découvrir le marché de Puno. On en profite pour ramener des photos, des bananes et une superbe toque pour se protéger du froid !



Voici un diaporama de ce marché nocturne, avant de retourner, dès le lendemain matin, sur l'asphalte péruvien. C'est toujours avec la flèche de droite située sur la route ci-dessous :



Le lendemain, vendredi 31 mai, nous reprenons la route mais cette fois, sans Combistador. Notre ami de métal est resté dans un garage à Puno et il le restera quelques temps car nous avons décidé de nous reposer un peu en prenant... le bus ! Nous reviendrons le chercher dans quelques jours après une aventure inoubliable au Machu Picchu, la célèbre montagne sacrée. Mais pour y arriver, il faut faire une première étape à Cuzco. C'est là où nous filons ce vendredi matin.

Nous roulons pendant sept heures, quasi sans interruption. Les paysages sont d'une redoutable beauté. L'eau scintillante de la rivière serpente dans la vallée. Les champs et les collines se retrouvent surmontés par des pics parfois enneigés. De temps en temps, nous apercevons un pont enjambant le fleuve. Des tas de bois attendent d'être emmenés à la scierie. Une vache rumine doucement. Un jeune garçon court seul sur son terrain de foot.



C'est en fin de journée que nous atteignons les faubourgs de Cuzco (cela s'écrit Cusco au Pérou). Du haut de ses 3 300 mètres d'altitude, nous respirons déjà mieux. Nous sommes arrivés dans la capitale historique du Pérou : cœur et joyau de l'empire inca. Il s'agit de la plus ancienne ville du continent habitée sans interruption.


Dans les rues pavées, les habitants de la vallée (la fameuse Vallée sacrée) aux habits traditionnels se mêlent aux vendeurs et commerçants cusqueños venus se faire un peu d'argent grâce au tourisme.


L'histoire de Cuzco est fascinante. Selon la légende, le premier inca Manco Cápac, a reçu l'ordre du Dieu du Soleil Inti de découvrir le « qosq'o », autrement dit le « nombril du monde ». Une fois le lieu découvert, il y fonda Cuzco au 12ème siècle ! Difficile de ne pas apercevoir son immense statue à l'entrée de la ville : Manco Cápac, avec coiffe et bâton, trône au milieu d'un immense rond-point.



De son côté, le neuvième inca, Pachacutec, a donné à la ville sa forme de Puma. Il aurait même dévié les fleuves alentours pour qu'ils arrosent sa nouvelle cité. Le même homme a fait construire le célèbre temple du Soleil ainsi que son palais, sur l'actuelle Plaza de Armas.

Cuzco était annoncée dans notre guide comme l'une des plus belles villes du pays. Voire la plus belle. Nous comprenons pourquoi en arpentant le centre-ville : maisons aux balcons de fer forgé et portes de bois sculpté. Sans oublier sa cathédrale centrale et ses arches de pierres. Les marchés et les couleurs sont toujours là. Les petits restaurants aussi. Certains sont clairement touristiques et donc, hors de prix. Mais d'autres, un peu cachés, servent des menus typiques et copieux pour presque trois fois rien. Il suffit de dénicher la perle rare et de se reposer avec une Cusqueña bien méritée (la très bonne bière locale).


La bière, ils la vendent même... en pharmacie ! Autant vous le dire tout de suite, l'alcool n'a jamais été un médicament.



Ce soir, nous dormirons dans une auberge de jeunesse à quelques euros la nuit. Nous nous réveillerons tôt demain matin, samedi 1er juin. Nous avons rendez-vous à 7h pour prendre un nouveau bus. Une grande aventure nous attend : nous allons... au Machu Picchu, l'une des sept merveilles du monde ! Mais avant, dodo ! Avant de sombrer dans le sommeil, voici un diaporama de Cusco, de jour et de nuit (en cliquant sur la flèche noire à droite juste en-dessous de la maison blanche) :


Bonne nuit à toutes et tous ! Muchos besos cusqueños :)



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