Samedi 18 mai, nous laissons Combistador au garage et nous enfilons nos sacs à dos pour une aventure qui s'annonce extraordinaire. Aujourd'hui, nous partons pour quatre jours dans le territoire magique du Sud Lípez, une région désertique au sol gorgé de minéraux. C'est dans cette région du Sud-Ouest de la Bolivie que nous trouvons le célèbre salar d'Uyuni, le plus grand désert de sel du monde.
Pour parcourir ce territoire reculé, il est impossible d'emmener Combistador avec nous : les pistes sont trop caillouteuses (parfois, il n'y a même pas de piste). Nous avons donc rendez-vous à 8h du matin avec un couple de Boliviens originaires de Tupiza : René, notre pilote, et sa femme Cristina, une cuisinière hors-pair. Ils seront nos guides tout au long de ce voyage mémorable.
Deux autres Français sont de la partie : ils sont super souriants et ils s'appellent Charlotte et Robin. Nous partagerons cette aventure de 1200 kms avec eux en voiture tout-terrain à travers le désert et les hautes-montagnes.
Nous quittons Tupiza (2 950 m d'altitude) avec nos sacs à dos sur le toit du 4x4 et nous commençons déjà à grimper. Nous arrivons rapidement dans une vallée où l'érosion a sculpté pendant des millénaires la roche ocre. Ici, les cactus sont aussi barbus que Lulu !
Sur la route du désert, nous croisons des lamas et leur gardien qui veillent sur eux. Ils ont des petits pompons sur les oreilles : grâce à cela, les différents propriétaires de la région peuvent faire la différence entre leurs troupeaux et ceux des autres. Un signe de distinction pour reconnaître leurs bêtes de loin ! Certains lamas ont même des colliers autour du cou : ça, c'est juste pour faire joli et honorer les plus belles bêtes du groupe !
Certains petits lamas se régalent avec le lait de leur maman. Comme celui-ci qui est un peu caché derrière toute la laine de sa mère :
Sur le chemin, on aperçoit de temps en temps des terrains de foot au beau milieu du désert. Décidément, le foot est universel et se joue partout dans le monde, y compris dans les endroits les plus improbables.
Dans un village isolé, un lama broute dans un coin, des petits bonnets sèchent au soleil et Lulu a l'air d'un géant à côté des petites portes. Ici, les maisons sont faites pour des Boliviens, il faut le dire, pas très grands. Vous remarquez que les habitations sont construites en adobe (terre crue séchée au soleil) et le toit est en paille !
Difficile de croire que des gens habitent réellement ici tant les conditions de vie paraissent difficile : soleil brûlant, terres arides, nuits venteuses et glacées. Mais on aperçoit tout de même des petites maisons au détour d'une colline et des chèvres à flanc de montagne.
Pour vivre, certaines familles comptent avant tout sur le touriste, prêt à dépenser quelques sous pour acheter de l'artisanat local : bonnets, gants, chaussettes en laine de lama ou d'alpagua.
Sur le chemin, la tuile : une roue est à plat ! Pas de souci, René et Cristina assurent et changent le pneu en un tour de main !
Nous arrivons sans encombre dans ce qu'on peut appeler un village fantôme. Une ancienne cité minière en ruine depuis quelques décennies. Ici, à partir du 16ème siècle, les populations locales étaient exploitées par les envahisseurs espagnols pour récolter l'or, l'argent et le cuivre cachés dans les montagnes. On peut entrer dans une véritable mine (avec des trous et des galeries de plusieurs dizaines de mètres de profondeur) et deviner l'ancienne église ou encore le vieux cimetière.
Dans les ruines, on aperçoit également de curieux rochers tout verts. En réalité, ce n'est pas une pierre extra-terrestre, mais une mousse millénaire qui pousse d'un cm par an et qui recouvre de temps en temps les cailloux du désert.
En fin de journée, nous poursuivons notre route dans les hauteurs jusqu'à la Laguna Morejon située à plus de 4 850m d'altitude (c'est même indiqué sur les petits cailloux à côté de Charlotte sur la photo ci-dessous. Rendez-vous compte, c'est comme si nous étions au sommet du Mont-Blanc, la plus grand montagne d'Europe !). On perd un peu notre souffle à chaque pas et surtout, nous sentons le vent glacial s'engouffrer dans nos manteaux. Terrible sensation mais paysages fantastiques.
Au soleil couchant, les lumières sont magnifiques. Les rayons du soleil éclairent la montagne d'un jaune rassurant. Les températures tombent d'un coup, en dessous de zéro degré !
Sous un ciel rose de fin de journée, un joli toutou vient jouer avec Charlotte qui lui lance un caillou pour s'amuser. Lui, n'a pas l'air d'avoir froid, le chanceux.
Nous avons atteint notre objectif du jour : la réserve naturelle de faune andine Eduardo Avaroa. L'environnement y est protégé et l'accès y est restreint. Nous dormons dans une petite chambre, sans chauffage, aux lits en béton et aux draps froids. Heureusement, nous avons pris notre sac de couchage. Sans oublier les gants et le bonnet : c'est obligatoire pour ne pas geler avant le matin. Se changer dans cet environnement pour mettre son pyjama ou simplement se lever du lit pour aller faire pipi est très compliqué car le froid nous étreint au moindre mouvement. Au réveil, Cristina nous apprend qu'il a fait moins 15 degrés au plus sombre de la nuit.
Le deuxième jour, au petit matin, nous rencontrons un nouveau troupeau de lamas. Ici, c'est une petite famille qui semble gérer l'ensemble des bêtes pour récupérer leur fourrure et leur viande. Derrière la maison, on découvre des peaux de lamas qui sèchent au soleil.
Un peu plus loin, nous nous promenons dans le salar de Chalviri qui renferme une lagune salée (la Laguna salada). On y exploite le borax, un minéral blanc qui peut servir pour blanchir le linge ou fabriquer des produits ménagers (nettoyant et dégraissant). Dans la lagune, on sent aussi très fort le souffre : c'est normal, on marche dessus ! C'est la matière jaune/verte juste en dessous de nos pieds.
Ensuite, nous explorons le désert de Dali avec ses rochers qui ressemblent à des sculptures du célèbre artiste ! Ils se trouvent derrière Francis !
A la Laguna Verde, nous croisons la route d'un petit renard du désert ! Derrière le bonnet de Lulu, vous apercevez le volcan Licancabur et ses
5900 mètres de haut. De l'autre côté du volcan ? C'est le Chili !
A midi, nous voilà déjà arrivés aux thermes de Polques. Un lieu curieux où l'activité volcanique du sous-sol fait ressurgir de l'eau à 38 degrés. Les autorités de la région en ont profité pour construire une petite piscine qui attirent les voyageurs étrangers. Il faut dire que la vue est superbe. Avec Charlotte, nous n'avons pas le courage de nous mettre en maillot de bain et surtout l'envie de nous mêler à la foule touristique. Chose encore plus agaçante : Lulu retrouve deux bouteilles en plastique dérivant dans la rivière d'eau thermale, des déchets laissés là par des idiots irresponsables.
Vous l'avez compris, il y a de l'activité sous nos pieds : les volcans continuent à faire chauffer le sous-sol du désert. On va le constater avec émerveillement une heure plus tard : aux geysers de Sol de Manana ! Nous tutoyons les 5 000 m d'altitude et le spectacle est saisissant !
Un geyser c'est quoi ? Réponse en vidéo :
Attention, l'endroit est dangereux : il ne faut surtout pas tomber dans les trous brûlants ! Il y en a partout, comme vous pouvez le voir avec la vidéo ci-dessous : on dirait des casseroles d'eau bouillante !
Pour terminer cette deuxième journée en beauté, nous partons pour la Laguna Colorada, lagune célèbre pour ses eaux rouges et ses flamands roses ! Pour y arriver, nous avons encore deux bonnes heures de traversée du désert. On partage la route avec vous en vidéo :
Fin de journée, nous découvrons avec ravissement la Laguna colorada et nous profitons de la vue en vidéo :
Du haut de la colline de pierres, on peut admirer l'ensemble de la lagune. Moment magique en vidéo, comme si vous y étiez :
Avant d'aller dormir (une nouvelle fois dans des lits très très froids), on fait le plein de rayons avant que le soleil ne se couche et on prend plein de jolies photos avec les copains Charlotte et Robin ! Les voilà ci-dessous :
Demain, nous entamons déjà notre troisième journée dans le Sud Lípez. Le Salar d'Uyuni n'a jamais été aussi proche. A très vite sur Périples en Numérique !
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