Jeudi 16 mai, nous arrivons aux abords de la frontière Argentine/Bolivie. Du côté argentin, une ville de poussière nous accueille : La Quiaca.
Comme l'indique le grand panneau vert recouvert d'autocollants, nous sommes à l’extrémité nord de l'Argentine. A l'opposé, tout au sud, il y a Ushuaïa et plus de 5 000 kms séparent les deux villes. Ushuaïa ? Nous y étions trois mois auparavant, à la fin du mois de février. Quel incroyable chemin nous avons parcouru ! Que le temps passe vite... et que la barbe pousse vite !
Désormais, nous croisons les doigts pour les douaniers soient de bonne humeur et nous laissent passer avec Combistador sans trop de souci. Victoire, les agents boliviens sont tout sourire ! Après un peu d'attente devant un bureau vide (c'est la pause-déjeuner), tous les papiers sont vérifiés et nous sommes autorisés à passer de l'autre côté : Villazón, notre première ville bolivienne du voyage ! Nous avons filmé le moment pour le partager avec vous :
Villazón compte 28 000 habitants et se trouve à près de 3 400 m d'altitude. A chaque petit effort, nous commençons à sentir le souffle qui manque. A cette altitude, l'oxygène se fait plus rare. Conséquence : quand, par exemple, nous montons un petit escalier, nous sommes essoufflés comme des papis / mamis... et encore, certains seraient en meilleure forme que nous ;) !
A Villazón, ville-frontière, il paraît que le commerce de contre-bande est florissant. Nous, ce que nous voyons, c'est plutôt une ville pleine de vie et même... de musique ! Au moment de faire du change (et oui, il faut bien remplacer nos pesos argentins en bolivianos, la monnaie locale), le combi se retrouve entouré de dizaines de jeunes musiciens ! C'est la fanfare de l'école ! Combistador est coincé !!
Une fois le concert terminé, nous reprenons la route. Avant de quitter la ville, une petite fille au bob rose nous fait coucou de loin.
Ça y est, le voyage reprend de plus belle. Et la Bolivie, 6ème pays visité par Périples en Numérique, nous souhaite officiellement la bienvenue.
Les paysages, eux, ne changent pas beaucoup de ceux du Nord de l'Argentine. Des montagnes, des montagnes... et oui, encore quelques montagnes. Il faut dire que la Bolivie, du Sud au Nord, est traversée par la Cordillère des Andes. Ils est ainsi très rare de descendre en dessous de 2 000 m d'altitude. Vous allez le voir, nous montrons même jusqu'à 5 000 m ! Mais là, ce sera une autre aventure qu'on vous racontera évidemment ;)
Du haut de ses 2 800m d'altitude, Tupiza accueille 23 000 habitants. Mais on a l'impression que c'est beaucoup plus tant il y a du monde sur les trottoirs, des voitures sur la route et du bruit dans les rues.
Ce qui marque en premier en découvrant Tupiza et la Bolivie ? Ces dames vêtues de toutes les couleurs. On les appelle "cholas" ou "cholitas". Au départ, ces deux mots signifient "femmes métisses" ou bien "femmes attachées à leurs cultures indigènes" et notamment aymara.
Aujourd'hui, dans le langage courant, "cholas" et "cholitas" désignent l'ensemble des femmes boliviennes qui s'habillent avec des vêtements traditionnels très élaborés et ultra colorés :
Vous pouvez retrouver sur la photo ci-dessus une marchande de papier toilette qui porte toute la tenue traditionnelle avec :
-la pollera, cette robe longue aux trois volants d'origine espagnole.
-l'aguayo : ce tissu bariolé (rose, bleu, vert, noir...) en laine de mouton, lama ou alpagua. Il est porté dans le dos pour transporter les enfants ou quelques marchandises.
-le bombín : ce fameux chapeau en forme de melon. Ce sombrero typique représente l'autorité et le respect le plus souvent lié au grand âge.
Il existe aussi une autre coiffe appelée Joq'Ullu : un haut-de-forme orné de pierres, de perles ou encore de tissus. Les femmes célibataires le portent sur le côté. Les femmes mariés, sur le front.
-le tullma : ces petits pompons noirs ou colorés (en fonction des communautés) servent à attacher les deux longues tresses de (quasiment) toutes les femmes boliviennes.
Ce qui marque également à notre arrivée en Bolivie, et tout particulièrement à Tupiza, ce sont ces petites voitures à trois roues de toutes les couleurs qui klaxonnent à chaque coin de rue ! Ce sont des tuk-tuks venus tout droit d'Asie. En Bolivie, on les appelle souvent des mototaxis "Torito" et cela ne coûte vraiment pas cher (comparé aux taxis traditionnels). Il y a le chauffeur à l'avant (qui conduit avec un guidon comme un vélo) et le client s'installe juste derrière. Quand on est deux, il faut se serrer un peu. Il y en a de toutes sortes : certains sont mêmes décorés et customisés !
Les montagnes rouges qui entourent la ville, les portes de saloon et les pancartes de cow-boys donnent à Tupiza un air de vieux western. D'ailleurs, selon la légende, les deux célèbres hors-la-loi Butch Cassidy et le Kid, membres d’une bande de pilleurs de banques et de trains, « the Wild Bunch » (la Horde Sauvage), auraient trouvé refuge dans le sud de la Bolivie avant de périr à Tupiza. Aujourd'hui, le mystère reste entier !
Le soir, nous décidons d'aller dans la meilleure pizzeria de la ville. Étape obligatoire pour l'un des meilleurs jeux de mots du périple : manger "two pizzas" à Tupiza !
Dans les marchés de Tupiza, on trouve de tout. Vous l'avez vu, des stands entiers de papier-toilette, mais aussi des jouets, des épices, des outils de jardin, des pièces auto, des fruits et légumes, des croquettes pour chiens, ou encore des dizaines de variétés de pâtes en vrac !
Sans oublier de curieux produits aux vertus magiques ! Des talismans, des pierres mystérieuses et même... des fœtus de lamas ! Selon la culture aymara, le fœtus de lama est un porte-bonheur très recherché ! On le donne généralement en offrande à la Terre-Mère, celle qu'on appelle "la Pachamama".
Avant de vous quitter, voilà un diaporama de Tupiza pour découvrir sa cathédrale, son mirador sur la colline et bien sûr, ses marchés de toutes les couleurs. Cliquez sur la flèche de droite située sur l'ombre du poteau à droite pour faire défiler les photos :
Demain, nous partons pour quatre jours de voyage incroyable : direction le désert du Sud Lípez (région du Sud de la Bolivie) pour arpenter des lagunes colorées, découvrir des geysers de haute-altitude, se cacher dans des trains fantômes, observer les flamands roses et même se retrouver au beau milieu du plus grand désert de sel du monde : le salar d'Uyuni ! A très bientôt les jeunes !
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