Vendredi 22 février, nous arpentons la Ruta del fin del Mundo jusqu'à son embarcadère. Nous faisons face à un bras de mer, à l'eau grise et apaisée : c'est le fameux Détroit de Magellan. Nous avons du mal à y croire car nous sommes tout au bout du continent sud-américain.
Ce n'est pas pour autant que le voyage vers le sud s'arrête là. De l'autre côté du détroit, il y a la Grande Île de Terre de Feu. Et on compte bien y emmener Francis avec Combistador ! Notez que cette île est coupée en deux par une frontière : un côté est chilien, l'autre est argentin. Retenez-bien que la ville d'Ushuaïa est en Argentine.
Le ferry arrive dans une heure. En attendant, on prend un café pour se réchauffer et on découvre des nouveaux drapeaux (en photos ci-dessous). Tenez, un petit défi pour vous : savez-vous à quoi ils correspondent ? Si vous en trouvez au moins un, vous avez gagné ! Sans compter celui du Chili au milieu à droite hein... trop facile sinon :)
Quand arrive le ferry, nous devons faire vite pour embarquer. La traversée peut commencer. Soudain, un petit animal noir et blanc sort de l'eau avant de plonger tout aussi rapidement. Charlotte pense que c'est une espèce d'oiseau mais Lucas en est certain : c'est un manchot de Magellan ! Rappelez-vous, ceux que Charlotte vous a montré sur l'île de Chiloé ! Était-ce vraiment un manchot ? Impossible à dire... nous n'avons malheureusement pas eu le temps de le photographier.
Vous l'avez entendu dans la vidéo, on vous lance un nouveau défi : savoir pourquoi la Terre de Feu porte ce nom si particulier ? A vos recherches, on compte sur vous pour résoudre enfin cette énigme !!
Une vingtaine de minutes plus tard, nous redémarrons Combistador et nous partons à la découverte de ce territoire du bout du monde. "Bienvenido a Tierra del Fuego !"
Un petit homme nous accueille (bien caché derrière le comptoir de l'office de tourisme) et nous en profitons pour prendre une douche brûlante. Le portrait du président chilien est bien de retour sur les murs.
Pour commencer, nous passons le week-end (samedi 23 et dimanche 24 février) dans un petit village de campagne situé à une quarantaine de kilomètres de la côte : Cerro Sombrero. Nous y faisons la connaissance de deux autres Français qui, comme nous, font le tour de l'Amérique du Sud. Hervé et Manon sont deux voyageurs super sympas et on profite de ces deux jours en leur compagnie.
Nous avons de la chance. Sans le savoir, nous sommes arrivés à Cerro Sombrero, en plein week-end de festivités traditionnelles : c'est la « fiesta campesina del ovejero », autrement dit la fête campagnarde du berger ! Ainsi, nous avons le plaisir de découvrir la véritable culture des habitants de l'île et des gauchos : ces éleveurs toujours accompagnés de leur cheval, de leur béret, de leur foulard, de leur chemise et de leurs grandes bottes. Même les petits s'habillent comme les grands !
Première découverte : une démonstration de tonte de moutons ! Les bêtes sont tondues, sans ménagement, à vitesse grand V devant les spectateurs. Elles se retrouvent sans laine, mais avec (parfois) quelques blessures. A côté, une dame récupère le tout pour en faire des bobines. La laine servira ensuite à coudre des vêtements chauds.
Avant de manger, place aux danses traditionnelles : un groupe folklorique partage une danse patagónica. Les costumes traditionnels sont de rigueur.
Pour le déjeuner, tous les habitants sont conviés autour de la table. Même les touristes ! Et en plus, c'est gratuit ! Il s'agit d'un asado géant (une sorte de barbecue avec de la viande tournée au-dessus du feu pendant plusieurs heures) et l'ensemble du village en profite. Un vrai moment de partage et de convivialité paysanne.
Pas question de faire la sieste après le repas, les jeunes du village organisent un match de foot sur le terrain à côté des moutons. Avec Hervé, on se lance dans la bataille pour rappeler aux jeunes chiliens que les Français savent, eux aussi, jouer au ballon rond. L'un des enfants est d'ailleurs fan d'Antoine Griezmann.
En fin d'après-midi, place à une nouvelle démonstration : celle des chiens de bergers. L'objectif est de montrer à quel point le chien est bien dresser en rassemblant et en guidant le troupeau de moutons.
Le lendemain, au petit matin, le gel a recouvert le toit du combi. Nous avons eu très froid et nous avons hâte de retrouver les rayons du soleil. Aujourd'hui, un évènement est très attendu par l'ensemble du village : les "jineteadas" ! Il s'agit d'un concours de rodéo sur cheval ! Il y a deux concurrents, chacun situé à côté de son poteau. L'objectif est de monter sur un jeune cheval qui n'a pas l'habitude d'être monté et de rester en selle au moins 12 secondes, malgré tous les soubresauts. Dès que la cloche résonne : le cavalier est attrapé par ses coéquipiers pour le protéger et éviter qu'il ne tombe par terre.
L'exercice est très impressionnant mais on se pose tout de même la question du bien-être du cheval, car le jeune animal semble souffrir accroché à son poteau et sérieusement fouetté par son cavalier. Quand il retourne dans son enclos, on le voit, il est apeuré et ne se laisse pas approcher par les humains.
Pendant l'ensemble du concours, on entend des encouragements et de la musique. Cachés derrière une vitre pour se protéger du vent, il y a un commentateur et un chanteur avec sa guitare. Tous les deux parlent et chantent en improvisant à tour de rôle en fonction de l'origine et de la personnalité de chaque concurrent. Nous avons réussi à nous immiscer dans les coulisses pour vous montrer :
Pour le déjeuner, rebelote. Le repas est offert et partagé avec l'ensemble du village. Au menu, ce dimanche : une cazuela (rappelez-vous, on vous en avez déjà parlé à Hornopirén !) et une petite salade, tomates, oignons, coriandre.
Le lundi 25 février, nous devons déjà reprendre la route. Près de 400 kms nous séparent de notre premier grand objectif "Périples en numérique" : la mystérieuse ville d'Ushuaïa... au bout du monde.
Mais avant, un dernier diaporama pour la route ! Nos vemos pronto !
(cliquer sur la flèche de droite).
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